Compte-rendu du 10ème club de lecture (septembre 2013) – Thème : les femmes héroïques

Pour notre rendez-vous de la rentrée, nous avons choisi le thème DES FEMMES HÉROÏQUES. Nous nous sommes retrouvées autour de 6 livres que nous avons commentés.

« Devi » de Irène FRAIN : Devi (déesse) est le nom d’une femme-bandit qui terrorisa l’Inde entre 1981 et 1983, après s’être vengée d’un viol collectif et du meurtre de son amant. Des milliers de réprouvés l’adorèrent à l’égal d’une divinité. Pourtant, jusqu’à la fin de sa cavale, nul, en dehors de ses victimes, n’avait jamais vu son visage. Voici le récit de sa vengeance.

Elle est devenue, à travers les rebondissements de sa prodigieuse épopée, le symbole de tous ceux qui réclament justice et se battent pour leur dignité.

« Je te vois reine des quatre parties du monde » de Alexandra LAPIERRE : Nous sommes à la fin du XVIème siècle. Doña Isabel Barreto devint, au temps des conquistadors, la première et la seule femme amirale de la flotte espagnole.

« Sarah Bernhart – Le rire incassable » de Françoise SAGAN : Collection « Elle était une fois ». Biographies de femmes écrites par des femmes.

C’est une biographie faite à partir d’une correspondance dans laquelle Sarah parle beaucoup d’elle. Le style en est drôle, incisif et rapide, mais le ton est un peu mondain voir vieillot. Sarah Bernhart était une femme humaine, libre et idolâtrée, très célèbre et très gaie.

« L’Inde où j’ai vécu » de Alexandra DAVID-NEEL : La lecture des romans de Jules Verne… De longues heures passées au musée Guimet… Ainsi est née la passion des voyages, et surtout le désir d’Orient, d’Alexandra David-Néel! « L’’Inde où j’ai vécu » est le récit de son premier voyage en Inde, à l’aube du XXe siècle.
Les dieux hindous et les rites qui leur sont consacrés. Le système des castes et l’abolition de « l’intouchabilité ». Les gourous, institution nationale aux mille formes. Les « saints » professionnels : ascètes, mystiques, philosophes, pèlerins… Tout ce qui fait la richesse de la religion hindoue est ici observé et commenté par celle qui se nommait « orientaliste-reporter » !
Une initiation captivante aux mystères et à la sagesse de l’Inde.

« La reine des cipayes » de Catherine CLEMENT : Le jour même de sa naissance, l’astrologue de la famille décrète que la petite Manikarnika sera reine. Impossible! Sa famille appartient à la caste des brahmanes et se serait se déclasser que d’épouser un roi. Mais les astres ne mentent jamais et bien des années plus tard, c’est un autre astrologue qui apporte la solution à ce souci avec son destin. Il lui propose le mariage avec le Maharaja de Jhansi qui cherche une épouse depuis son veuvage.Manikarnika a grandi, elle a 15 ans, on l’appelle Manu, on la surnomme Chabili (la chérie), elle a perdu sa mère et a été élevée comme un garçon parmi les fils du Peshwa Baji Rao. La proposition de l’astrologue séduit son père, elle part donc pour le royaume de Jhansi afin d’y être épouse et rani. Là-bas, elle rencontre son mari, Gangadar Rao, un homme faible et toussif qui aime plus que tout s’habiller en femme. Rien de choquant pour celle qui se nomme désormais Lakshmi Baï. Elle apprivoise son mari, négocie des parcelles de liberté et se fait aimer de son peuple. Le vrai problème, ce sont les anglais et leur Compagnie des Indes Orientales. Grâce à leur nouvelle loi dite « de déshérence », ils s’emparent peu à peu de tous les royaumes d’Inde, refusant dorénavant de reconnaître comme légitimes héritiers les fils adoptifs des souverains. La colère gronde chez les indiens et les cipayes, soldats natifs enrôlés dans l’armée anglaise, sont prêts à se soulever contre l’envahisseur trop gourmand. A la mort de Gangadar, Lakshmi est veuve et sans héritier issu de son sang. Menacée par les anglais, elle est contrainte de prendre la tête de la révolte. Combattante et guerrière infatigable et acharnée, elle est respectée par ses soldats et crainte par les anglais.

« Fille de colère » de Michel PEYRAMAURE : Marianne Michel est servante chez les Damahis, propriétaires d’une grande ferme, Marianne fait partie de la famille à tel point que; en 1830, elle met au monde une fille du nom de Louise. Le nom du père reste caché, est-ce Mr Demahis ou son fils qui a engrossé Marianne?

Louise sera protégée et instruite par le couple. Elle apprend à lire, à écrire. Rousseau sera son compagnon de lecture.

Au décès de ses maîtres, Louise et sa mère doivent quitter le « château » de Vroncourt en Haute-Marne, un petit pécule reçu en héritage leur permet de se reloger.

Louise se destine à l’enseignement, réussit son examen au 2ème essai et est « sous-maîtresse », le mot institutrice n’existait pas encore. Liée d’amitié avec Julie, elles fondent une école libre dans un petit village de Hte Marne.

C’est à cette époque que Louise correspond avec Victor Hugo qu’elle admire, ils échangent des poèmes.

Louise montre un peu trop ses idées , elle apprend des chants révolutionnaires à ses élèves, et l’inspecteur lui demande de quitter son poste. Elle part pour Paris avec Julie, ensemble, elles créent plusieurs écoles à Montmartre où elle veut nourrir et éduquer les enfants du peuple.

Elle se fait connaître de Clémenceau, Jules Valles, Rochefort, Théophile Ferré (son seul amour), ces hommes vont l’influencer, l’épauler moralement et financièrement.

Durant la Commune, elle tiendra seule la barricade de la place blanche qui sera le dernière à tomber.

A cause de ses actions révolutionnaires, elle est arrêtée et échappe à la guillotine mais pas à l’exil en Nouvelle Calédonie, où elle enseigne et oeuvre pour et avec la population.

Amnistiée, elle revient à Paris en 1880, elle est toujours révoltée et anarchiste. La « vierge rouge », c’est son surnom, est une militante anarchiste et franc-maçonne aux idées féministes; c’est la 1ère femme qui arbore le drapeau noir, le drapeau de la misère du peuple; elle collabore à des journaux d’opposition comme le cri du peuple. Elle a été volontaire pour aller seule à Versailles pour tuer Thiers….. heureusement, le projet n’aboutit pas

Elle va s’éreinter en parcourant la France, Alger et Londres pour faire ses conférences, qui lui rapportent de l’argent mais qu’elle donne tout de suite aux journalistes et organisateurs de ses conférences.

Elle mourra pauvre d’une pneumonie en janvier 1905 à Marseille. Une foule de plusieurs milliers de personnes sera présente à ses obsèques.

L’écriture vivante de M. Peyramaure, nous permet de découvrir cette fille de colère à travers les années et les événements politiques. Très intéressant.