Compte-rendu du 4ème club de lecture (janvier 2013) – Thème : sur une île

Pour notre 4ème rencontre, 9 lectrices ont échangé leurs impressions sur leur lecture du mois. Le style des livres choisis étant varié (roman historique, roman policier, roman fantaisiste ou roman initiatique), cette animation était très intéressante et motivante et nous remercions nos lectrices pour leur fidélité !
 
« Hôpital souterrain » de Hervé Jaouen : Il s’agit d’un policier qui se déroule sur l’île de Jersey. La petite Angéline a disparu, alors que sa mère préfère abandonner cette île, son père va s’acharner à retrouver sa fille…
Enquête prenante dont l’issue n’est découverte que dans les dernières pages.

« Le phare » de P.D. James : C’est un policier dont l’enquête se déroule au large des Cornouailles. Seules les personnes nées sur cette île ont le droit d’y vivre. Parmi les habitants, un écrivain est retrouvé mort, assassiné.

La recherche du meurtrier va nous tenir en haleine tout au long de cette lecture …

« Les Bienheureux de la désolation » de Hervé Bazin : Ce roman est tiré d’un fait divers réellement passé en 1961.

Sur une île volcanique, plus de 200 habitants vivent en autarcie. Malgré leur désaccord ils sont envoyés en Angleterre où ils seront malheureux. Ils regagneront leur île deux ans plus tard…

Cette île est encore habitée de nos jours.

« L’île des Gauchers » de Alexandre Jardin : 1934, un Lord anglais accompagné de sa femme et de ses enfants arrivent sur l’île des gauchers en Montgolfière … Ils veulent y redécouvrir l’Amour…

« Shutter Island » de Lehane Dennis : Ce thriller se déroule sur quatre jours dans les années 1950. Sur un îlot, un hôpital psychiatrique reçoit des patients à lourde pathologie, ils sont bien souvent meurtriers. Alors qu’une enquête est menée sur la disparition d’une patiente, on s’aperçoit que tous les protagonistes sont bizarres, on se pose beaucoup de questions… Y aurait-il des expériences faites sur les patients? Qui sont les bons? Qui sont les mauvais? Qui sont les fous?

Un vrai thriller qui se lit d’une seule traite!

« L’île du jour d’avant » de Umberto Eco : Nous sommes en 1962, Roberto est contraint par Mazarin d’embarquer sur la Marie-Lise afin de trouver comment mesurer les longitudes car à cette époque seul le calcul des latitudes est connu. Le bateau s’échoue et fait naufrage près d’une autre navire sur lequel vit un religieux…

« Le sixième homme » de Monica Kristensen : C’est dans ce monde fermé où la nuit polaire occupe une bonne partie de l’année que se déroule ce roman policier.

L’enquête sur la disparition d’une enfant de 5 ans nous tient en haleine, mais c’est surtout un prétexte pour nous décrire une communauté très soudée qui affronte chaque jour la rigueur de la pêche, de la mine, la rudesse du climat ainsi que les comportements qui découlent de cette nuit quasiment permanente.

Autour de cette enquête nous découvrons également l’économie du charbon, la vie dans ses mines et ses fantômes, la vie de la pêche, des crevettiers mais aussi des braconniers. Sans oublier l’univers naturel blanc avec ses ours blancs, ses renards des neiges et les rennes qui viennent côtoyer de près les humains tout cela sur un fond sonore de motoneige.

« Robinson sous-marin » de Bernard Gorsky : Cette histoire de la connaissance des fonds sous-marins nous apprend à supporter la solitude et à respecter cette nature inhabituelle.

« Les naufragés de Tromelin » de Irène Frain : Nous sommes en 1761, la frégate Française l’Utile, est partie de Bayonne, elle fait route vers l’île de France (île Maurice aujourd’hui), avec à son bord un équipage de 142 hommes employés par la compagnie des Indes.

Sur leur route, ils doivent éviter un îlot dangereux qui effraie les navigateurs par sa taille et les déferlantes qui s’écrasent sur sa barrière de corail. Le commandant dispose de deux cartes marines sur lesquelles les coordonnées de l’île sont différentes. Une mauvaise appréciation du capitaine va conduire le bateau droit sur ce récif coralien où il échoue.

La catastrophe ne serait pas si terrible, si à son bord il n’y avait pas une « cargaison » d’esclaves clandestins embarqués à Madagascar. Tout l’équipage est indemne mais une centaine de Noirs meure noyée en fond de cale.

Pour survivre, les deux groupes Blancs et Noirs vont devoir cohabiter, mais aussi s’entraider sur les quelques ares de cette île inhospitalière. Pas d’arbre, pas de végétation, pas d’ombre…

C’est le premier lieutenant, Castellan qui, grâce à son courage, son intelligence, sa perspicacité et sa pédagogie va réussir à reconstruire une embarcation en utilisant les restes de l’épave. Il va s’appuyer sur l’aide de quelques blancs de l’équipage mais aussi et surtout sur la volonté et le courage des Noirs.

C’est deux mois plus tard que 122 personnes de l’équipage s’embarquent laissant derrière eux les Malgaches car la taille de ce bateau ne peut pas permettre l’embarquement de tous.

Castellan jure solennellement aux Noirs de revenir les chercher d’autant qu’ils ne sont qu’à 4 jours de Madagascar. Castellan et 2 autres membres de l’équipage vont se battre pour obtenir un bateau; mais nous sommes en temps de guerre avec les Anglais, bon prétexte pour ne pas sauver quelques Noirs esclaves…

En 1776, 15 ans après le naufrage, le Chevalier Tromelin capitaine Breton, a la possibilité de se rendre sur l’île et sauve les derniers survivants.

Cette île portera son nom.

Ce livre basé sur des faits réels est très bien écrit et se lit comme une aventure. C’est grâce au journal de bord retrouvé, aux recherches de Max Guérout (ancien officier de la marine Française), à la Mission « Esclaves oubliés » patronnée par l’UNESCO et au séjour de l’auteur sur l’île que ce livre a pu être écrit en toute fidélité avec le passé.

Irène Frain tente d’apporter son jugement sur le comportement des différents personnages et notamment du capitaine Lafargue et du lieutenant Castellan et nous immerge dans l’atmosphère de cette minuscule île aride et hostile.

Pour en savoir plus : En 1960, la France place l’île Tromelin, comme les autres îles Éparses, sous l’autorité du ministère des DOM-TOM.

Depuis 1954, une station équipée par Météo-France assure une présence humaine. L’île n’offre aucun port et seul un mouillage au large est possible. Elle possède un aérodrome avec une piste de 1 100 mètres de longueur. Un phare est situé sur le toit du bâtiment principal.

« Sukkwand Island » de David Vann : Jim, père divorcé, emmène son fils âgé de 13 ans dans une île sauvage du sud de l’Alaska dans laquelle ils vont vivre une année en autonomie totale. Après plusieurs échecs personnels, il espère ainsi se rapprocher de son fils et repartir dans une vie plus équilibrée.

Mais le père, assez inconséquent et irresponsable, n’a absolument pas prévu cet isolement total, l’île est accessible uniquement par bateau ou par hydravion.

Il pense pourvoir se nourrir sur place, il pense que la météo sera plus clémente et n’emporte pas suffisamment de vêtements chauds, pas assez d’essence pour leur petit bateau gonflable, il oublie également la présence des ours.. etc…etc…

Bref, au bout de quelques mois, c’est l’horreur, la situation devient inespérée …

Au départ, on pense lire une expérience initiatique entre le père et son fils et ce huit-clos sauvage pourrait être très intéressant mais on tombe vite dans l’ horreur aussi bien dans le scénario que dans le style d’écriture dont le vocabulaire descriptif est très cru. Et celui qui meurt n’est pas celui que nous pressentons … Âmes sensibles s’abstenir …